7 FEVRIER 2006
Ce matin, il s'agit d'abord de reprendre l'objectif de sortie que nous n'avons pas pu atteindre hier, l'essai du Véhicule de Reconnaissance de Paroi (VRP) sur le site redoutable de la falaise de « Stacy's Cake ». Alain, Jérémie et Richard se dirigent donc vers l'endroit, reconnu la veille, qui n'est qu'à une quinzaine de minutes en quad. Mais ensuite, il s'agit d'escalader une pente assez raide. En combinaison spatiale, avec la charge du VRP et de ses accessoires et sous un soleil déjà ardent, il faut mesurer ses pas. Bien entendu, Jérémie parvient bon premier sur la dalle sommitale qui surplombe l'étendue désertique. Un beau point de vue, en particulier sur le Hab, qui se détache au loin, tout blanc, sur le rouge de « Hab Ridge ».
Alain semble prendre un malin plaisir à choisir pour son malheureux engin l'endroit le plus difficile, tant pour la descente (arrêt paresseux sur des vires) que pour la remontée (blocage intempestif sur des surplombs). En procédant par à-coups, nous parvenons pendant un temps à lui faire surmonter ces difficultés. Mais, en fin de compte, ce sont les cordelettes de traction qui conduisent à l'échec : sur cette roche très acérée et fragmentée, elles ont tendance à s'accrocher aux aspérités ou dans les fractures. Au bout d'une dizaine de minutes, nous devons nous rendre à l'évidence : le VRP est bloqué au bas de la paroi, tout en haut de l'éboulis qu'elle couronne. Stacy's Cake dépasse ses limites de conditions d'emploi. Il ne reste plus à Alain et Jérémie qu'à sortir de la simulation (enlever leur casque et leur « back-pack ») pour escalader l'amoncellement de blocs rocheux et aller lui porter secours. Richard, quant à lui, les observe d'en bas, car il est en condition de simulation complète et doit donc garder son scaphandre.
L'après-midi, nouvelle sortie pour Alain, accompagné cette fois par Pierre et Olivier, dans le but de tester un autre mode opératoire du mât-caméra : la documentation de parois. Ils se dirigent vers Lith Canyon, qui a l'avantage de présenter des parois variées et facilement abordables. Ils reviennent satisfaits de leur expérimentation et convaincus de l'intérêt du système.
Dans le Hab, les activités sont moins glamour pour Jérémie et Richard : remise en ordre de paquets de câblages, réparation du rideau de douche, de poignées de porte, d'un back-pack... Mais la vie d'une mission sur Mars, ce sera aussi cela.