31 JANVIER 2006
Une journée bien remplie, sous un soleil radieux.
Après le briefing matinal, nous devons consacrer du temps au nettoyage des combinaisons spatiales et des quads, sévèrement maculés de boue par nos sorties d'hier. Ensuite nous menons une EVA à pied au voisinage du Hab, avec deux objectifs. Le premier, proposé par notre commandant, consiste à tester la capacité d'un explorateur à distinguer des objets remarquables sur le terrain. Pour cela, Alain a disposé au hasard des objets tels que coudes de tube en cuivre, morceaux de plastique, et même fourchettes ! A la fin de l'EVA, nous avions trouvé 40 % de ces ustensiles, un résultat qui semble confirmer les observations faites par Alain lors d'une précédente mission. Le deuxième objectif est de permettre de filmer le superbe plateau désertique où nous nous trouvons, ainsi que des activités géologiques typiques.
Avant de retourner dans le Hab, nous prenons des photos souvenirs de l'équipage devant l'entrée du sas et devant le drapeau martien. Un moment chaleureux !
Quelques minutes plus tard, l'ambiance devient soudain moins euphorique : Jérémie, à l'occasion d'une de ses vérifications de routine des équipements, constate que le générateur électrique s'est arrêté et présente une fuite d'huile... Après avoir refait le plein, il peut le redémarrer, mais il nous reste à identifier l'origine du problème. On s'y attelle, avec le soutien du support mission.
A 15h30, nous embarquons dans le " rover " et nous dirigeons vers " Goblin Valley " (la vallée des gobelins), à moins d'une heure de distance. Là, nous sommes en face d'un paysage incroyable, magnifié par la lumière du jour déclinant et peuplé d'innombrables statues de grès sculptées par l'érosion ; un autre monde ! Un fameux bonus pour l'équipe de télévision, qui filme Anne, Pierre et Richard en train de découvrir ce joyau de la nature. A n'en pas douter, lorsque nous irons reconnaître Mars, des sites aussi splendides que celui-là, que nous ne pouvons même pas imaginer, seront révélés aux humains. L'exploration est sans aucun doute une démarche scientifique, mais c'est aussi de l'émotion et une source d'inspiration.